Les Mystères Glorieux

Les Mystères Joyeux conduisent à la Justice du Père par l’observation des vertus (humilité, amour du prochain, détachement des biens terrestres, purification du cœur), qui provoquent et entraînent l’acquisition de la Sagesse promise aux cœurs purs.

Les Mystères Douloureux provoquent la rencontre avec la Miséricorde du Fils dans son Sang, découvrant le mystère de la réparation possible des fruits du mal de la descendance d’Adam dont nous sommes de vieux rameaux. La Communion au Sang Pur de l’Agneau sans tâche, Lui-Même Fils de Dieu, son Image, et de l’Immaculée, nous restitue de nos péchés dans la mesure même de notre adhésion aux commandements de Jésus, porteurs de sa Grâce.

Les Mystères Glorieux, par le chemin de la « Justice équilibre » du Père, de la Vérité Incarnée, de la Miséricorde du Verbe, Dieu fait Homme, conduisent aux fruits de la Vie de l’Esprit-Saint -Dieu qui unit et vivifie les cœurs purs miséricordieux en faisant éclater les interventions de la Providence sur ce qui brûle en eux le vieil homme au feu de la Loi des Commandements de Dieu et de la Miséricorde de Jésus.

Conséquence première de la Résurrection du Seigneur, la Vie éternelle en abondance entraîne tous ceux qui, adoptés par le Seigneur et Sa Mère, sont illuminés par la Foi et en témoignent par le baptême : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». Aux infirmités dues au péché et à ses conséquences mortelles de notre corps temporel est promis un corps de gloire comme celui de Jésus.

Nous devons par Marie demander à l’Esprit-Saint de nous conserver dans la Foi qui fortifie, de l’augmenter chaque jour et de la répandre dans le monde entier pour le salut du plus grand nombre par les miracles de l’Esprit Providence qui alimente les membres vivants du Corps Mystique de Jésus que nous devons être pour annoncer contre les royaumes de ce monde (qui vainement promettent des lendemains qui chantent …), le Royaume de Dieu qui se répand depuis le dedans de nous, temple de l’Esprit-Saint.

Au témoignage des disciples, Jésus monte au Ciel avec son corps glorieux nous promettant son retour à la fin des temps où chacun sera jugé selon ses mérites.

La Justice de Dieu passera sur toute chair humaine qui aura refusé ou méprisé la Miséricorde du Fils. Livré au temps, chacun de nous doit suivre le chemin et la vérité qui conduisent à la vie de l’au-delà avec cette espérance inouïe d’un lieu de paradis où fleurissent les nombreuses demeures préparées pour les élus. Cette espérance d’un lieu de repos éternel doit nous permettre de supporter les vicissitudes du monde et nous dynamiser pour devenir des athlètes de Dieu avec l’entraînement supposé donné par le repentir de nos fautes et la pratique des huit béatitudes du Seigneur.

Une foi inébranlable en la Sainte Providence de Dieu qui accompagne le chrétien dans toute situation est un grand Don de l’Esprit Consolateur. L’Abandon de l’Âme à la Providence est une vertu qui met à l’abri des soucis inconsidérés sur notre devenir abandonné à Dieu et qui procure une incomparable sérénité.

Il convient ici de prier pour le monde qui vit sans espérance afin que l’Esprit de Feu se répande sur les désespérés du monde visible et invisible : Marie étant une infatigable Avocate médiatrice dont la plénitude de la sainteté jointe à nos efforts et à ceux des Saints provoque des gerbes de miracles sur les âmes fermées à l’espérance divine dont nous sommes les témoins. L’Apocalypse de Jean, les Mystiques Prophètes de notre époque et les signes des temps nous alertent aujourd’hui sur l’imminence de ce retour de Jésus dans sa Gloire sans occulter la réalité du « mystère d’iniquité » que nous devons traverser avec vaillance la prière et le discernement.

« Je vous enverrai le Paraclet, il vous fera connaître, toutes choses ».

Le but de la vie chrétienne disent -les Pères du Désert- c’est de vivre l’Effusion de l’Esprit-Saint. Non seulement les sept dons, mais aussi ce bouillonnement de la Providence qui substitue au désordre du monde, l’ordre et l’harmonie divine. L’Amour de Dieu comble alors l’Âme et l’inonde en nature et en sur-nature.

L’Âme habitée par l’Esprit-Saint est attentive aux manifestations constantes de la Providence à laquelle s’abandonne comme à une mère. (En hébreu, le mot réhem : le sein de la mère donne la racine « rahminin » qui donne la miséricorde donnée par la mère à ses enfants). Les Saints témoignent de la Vérité Divine pleine de vie par les miracles constants qui chez les Saints vont jusqu’à suspendre les lois de la nature. Ces fruits de l’Esprit initiés chez les Disciples à la Pentecôte les poussent à parler et ils sont compris dans toutes les langues. L’histoire des Églises apostoliques est semée du témoignage de tous les Saints qui lisent dans les consciences, découvrent passé et avenir, lévitent, reçoivent les plaies du Crucifié, s’abstiennent de toute nourriture, de sommeil, parfois pendant des années. Citons par exemple : le Padre Pio, Catherine Emmerich, Marthe Robin, Marie-Julie Jahenny, Le Père Lamy, Maximilien Kolbe, le Curé d’Ars, Thérèse d’Avila, Anna-Maria Taïgi, Silouane, Saint Séraphin de Sarof, Serge de Radonege … la liste exhaustive en serait impossible mais nous connaissons les vies, signes de Dieu, qui manifestent dès ici-bas les fruits de l’Esprit-Saint.

C’est là le témoignage établi que le chemin de l’Ancien Testament uni à la Vérité du Nouveau Testament, conduit à la vie de l’Esprit dans l’Église authentique constituée par ceux qui suivent les impulsions de la Grâce acquise par la bonne volonté de l’homme et méritée par le Christ Seigneur sur le bois sacré de la Croix. Le sacrifice d’Amour et l’oubli des colères apportent la Paix véritable, non pas celle que le monde propose avec ses lendemains qui ne chantent pas, mais la Paix profonde de celui qui trouve la vie véritable dans l’oubli de soi et l’ouverture aux autres au nom de Dieu. Dieu seul peut en effet procurer cette perfection faisant défaut à la créature libre mais si faible quand elle s’isole ne s’étiolant dans l’esclavage de son propre ventre. Le désir tyrannique empêche souvent toute véritable joie du cœur.

Pour que l’Esprit s’exprime vraiment, il faut franchir les sept portes révélées dans le Rosaire ouvrant le cœur au rayonnement consolant de la Toute Pure et des Saints qui intercèdent pour nous. Les quatre portes des Mystères Joyeux et les trois portes des Mystères Douloureux ouvrent déjà le Ciel dès icibas. Les sept Vertus du Christ s’opposent aux sept vices de l’homme symbolisés par le Chandelier à sept branches. Le Seigneur nous a donné sept sacrements et Dieu a créé les sept jours de la semaine : ce sont les cadres divins de la Grâce. Les douze mois de l’année, les douze tribus d’Israël, les douze Apôtres sont les cadres du travail de Dieu avec les hommes pour l’érection de la Cité Sainte -la Jérusalem Nouvelle- aux douze portes : Jérusalem [rouah, l’Esprit, le Souffle, Yé Dieu, Yérouah : Dieu Souffle Esprit – Yérou : Cité – Yéroucshalaïm : La Cité de la Paix].

L’Esprit est le moteur qui conduit à la Cité Céleste de ceux qui -ayant brisé les chaînes de l’individualité et de l’esclavage- sont appelés à la vie fusionnelle et libre des Enfants de Dieu. Là seront séchées les larmes de la haine, de la violence et de la solitude qui sont proprement dès ici-bas les symptômes de la vie infernale de ceux qui se détournent de leur Dieu.

« Par Sa mort, il a vaincu la Mort ».

Marie, l’Immaculée, qui n’a pas connu l’ombre du péché, ne pouvait connaître la corruption de la chair héritée d’Eve. Endormie dans la Paix de Dieu, Elle manifeste son corps de gloire à la suite de celui de Jésus. Le problème de la mort est résolu pour l’homme qui croit et l’affronte dans la foi avec la force de ceux qui s’alimentent au dialogue spirituel avec Dieu et ses Saints.

L’Esprit-Saint rend possible tout contact avec l’invisible par la prière de demande entendue à l’instant par Sa Puissance. Il est le ciment de l’Église et des hommes de bonne volonté, ayant le cœur pur, il anéantit la solitude brisée dans la présence de Dieu où rien ne se perd. Nous devons prier Marie pour la Grâce de la bonne mort, hors du péché séparateur, et aussi pour tous les morts du jour dans le monde entier pour que par l’aide de nos humbles prières, leur soit appliquée la Grâce obtenue par Jésus et sollicitée par la Sainte Vierge et les Saints.

Prions aussi pour nos ancêtres : que Dieu leur applique les mérites de Jésus, des Saints et les nôtres, grâce à la croix, pour libérer, en les purifiant, ceux qui se sont endormis et sont encore en Purgatoire. N’oublions pas non plus, les âmes les plus délaissées que la charité nous commande de secourir.

Marie est l’archétype, modèle de ce que Dieu voulait pour sa Créature douée de liberté et choisissant la Vie Divine. Couronnée au Ciel par les Saints et les Anges, devenue Mère du genre humain par la Grâce de son Fils qui la confie à Saint Jean au Calvaire, elle lui attire tous ceux qu’elle considère comme ses enfants, les meilleurs et les pires, pour leur proposer de venir des Enfants de Lumière illuminés par l’Esprit-Saint.

Si l’Amour couvre la multitude des péchés, comme le dit Saint-Paul, revêtus de la Lumière du Christ et de son Amour Infini, comme Marie et bien que très imparfaits, nous pouvons espérer qu’avec les prostituées et les voleurs, à la prière de la Toute Pure et des Saints, par le Sang du Christ et de l’Eau de l’Esprit, nous pourrons faire partie de ces appelés à la conversion dont Jésus nous dit que « beaucoup sont appelés mais peu sont élus ». Le chemin est parfois long et difficile mais nous disposons d’un flambeau qui nous conduit de l’obscurité à la lumière véritable où nous attendre notre Père Céleste : c’est le Saint Rosaire.